La parentalité scandinave avec Léa Johansen, aka Manipani #224

Pourquoi les enfants scandinaves figurent-ils parmi les plus heureux du monde ? Pourquoi cette fameuse parentalité scandinave et son système éducatif inspirent-t-ils autant les parents en quête d’un modèle plus respectueux du développement de l’enfant ? En France, la parentalité est souvent marquée par une injonction à l’obéissance et une organisation du travail peu flexible pour les familles. À l’inverse, dans les pays nordiques, l’éducation repose sur la confiance, l’écoute et un équilibre de vie où l’enfant est au centre des préoccupations de la société.

Léa Johansen Bjarrum, créatrice du blog ManiPani et du compte Instagram @manipanicopenhague, s’est installée au Danemark il y a dix ans. Depuis, elle partage son expérience et les clés d’une parentalité scandinave fondée sur le bien-être et l’épanouissement de l’enfant. Dans son livre Manipani, Parentalité scandinave, les secrets des enfants les plus heureux du monde, elle dévoile les principes de ce modèle si différent du nôtre. Elle en partage quelques-uns au micro des Adultes de Demain.

Congé parental long et équitable, écoles sans clôtures où les enfants apprennent en jouant, absence de notes, rythme scolaire plus souple, forte connexion à la nature… Les différences entre la France et le Danemark sont frappantes et posent une question essentielle : et si nous repensions notre façon d’élever nos enfants ?

La parentalité scandinave : une approche centrée sur le bien-être de l’enfant

Dans les pays nordiques, la place de l’enfant dans la société est fondamentalement différente de celle que l’on connaît en France. Léa Johansen Bjarrum, dont le père est Danois et qui a eu l'habitude de passer ses étés d'enfant dans ce pays, a été immédiatement frappée par cette différence :

« Ce qui m'a tout de suite marquée, c'est la place de l'enfant. J'ai tout de suite remarqué que l'enfant était au cœur de la société. Et l'enfant tel qu'il est. On n’a pas des attentes autres que celles qu’on peut avoir envers un enfant, en tenant compte de son développement et de son cerveau encore en construction. »

Loin d’être perçu comme un adulte en miniature, l’enfant est respecté dans son rythme, ses besoins et sa personnalité. Cette vision de l'enfant - Marion Cuerq parle de hauteur d'enfant dans l'épisode où elle évoque l'éducation en Suède -, repose sur l’écoute et la bienveillance, favorise son autonomie et son épanouissement.

Un enfant respecté en tant qu’individu

Dans la parentalité scandinave, il n’est pas question de chercher à formater les enfants pour qu’ils se conforment à des attentes strictes. La société leur accorde une véritable place, en prenant en compte leur développement naturel.

Cette approche se traduit par une plus grande tolérance envers les comportements enfantins. Là où la culture française peut avoir tendance à exiger calme et discipline, les parents scandinaves acceptent plus facilement le bruit, le mouvement et l’exploration.

Dès la naissance, les bébés ne sont pas soumis à une multitude d’injonctions. Par exemple, la Scandinavie évite la surmédicalisation de l'accouchement.

« L'accouchement est vu comme un événement naturel. Bien sûr, en cas de besoin, on utilise la médecine qu'on a aujourd'hui », explique Léa Johansen.

Par ailleurs, on ne donne pas systématiquement un bain aux nouveau-nés juste après la naissance. On attend plusieurs jours voire semaines.

« Il est conseillé de les laver à l'eau, de ne pas mettre de savon, ni  de crème. Il y a beaucoup moins de produits pour les bébés. Et ceux qui existent sont sans parfum, ou avec le minimum possible. On nous informe que ça (trop de produits / crèmes) abîme le pH naturel de la peau et que ça rend dépendant, en fait, dès le plus jeune âge. La peau va devenir dépendante à tous ces traitements, finalement. Et elle ne saura pas se réguler toute seule », précise Léa Johansen.

Cette vision de l'enfant en tant qu'individu à part entière s’étend évidemment bien au-delà de la petite enfance. Les écoles, les entreprises et les structures publiques s’organisent en fonction des besoins des familles, et non l’inverse. Le bien-être de l’enfant est une priorité collective, pas seulement une affaire privée.

Un modèle éducatif fondé sur la confiance et l’autonomie

L’éducation scandinave mise sur l’autonomie des enfants dès leur plus jeune âge. Cela passe par une liberté d’exploration bien plus grande que celle à laquelle nous sommes habitués en France.

Dans les crèches et écoles, les enfants sont encouragés à expérimenter par eux-mêmes. Ils passent une grande partie de leurs journées en extérieur, y compris lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid. Ils apprennent très tôt à s’habiller seuls pour s’adapter aux saisons. Et les écoles privilégient le jeu libre comme moyen d’apprentissage.

« Ils sortent beaucoup à l'extérieur. Il fait froid, il pleut, il y a de la boue, donc il y a beaucoup d'équipements. Mais ils apprennent l'autonomie : s'habiller, se déshabiller plusieurs fois dans la journée, tout cela fait partie de leur apprentissage. »

Contrairement aux écoles françaises, souvent entourées de clôtures et situées en milieu urbain, les écoles danoises sont souvent ouvertes sur l’extérieur. Certaines n’ont même pas de cour de récréation fermée : les enfants jouent sur des places publiques ou dans des espaces verts. Les adultes font confiance à l'enfant dans son individualité, mais aussi au groupe, grâce au travail mené sur le développement des compétences psychosociales dès la maternelle.

« Pour eux, quand je leur dis que c'est bizarre que ça soit ouvert et que nous, on ferme tout, ils disent : mais pourquoi vous les enfermez ? L'enfant, il n'a pas envie de s'échapper.
C'est vrai que, par principe, si on te met des barrières, tu as envie de passer de l'autre côté. [...] L'enfant, c'est un être social. Donc, si toute la classe est ensemble, il n'a pas envie d'aller tout seul. Et puis, s'il le fait une fois, on lui réexpliquera les règles. En fait, les enfants n'ont pas envie de sortir du cadre normal, s'il est logique. »

Et il faut dire que la communauté éducative prend soin des enfants. Les automobilistes ralentissent naturellement à proximité d'enfants.

La place du congé parental et du rôle du père

L’une des différences les plus frappantes entre la parentalité scandinave et la parentalité française réside dans l’organisation du congé maternité et congé parental. En France, le congé maternité est limité à 10 semaines légales (pour les 2 premiers enfants) après l'accouchement et 6 semaines avant. Le congé paternité est de 28 jours en 2025 dont 7 obligatoires. Pour prolonger, les parents peuvent prendre un congé parental d'un an maximum, renouvelable deux fois. Si celui-ci ne peut pas être financièrement aidé pour un premier enfant, il l'est à partir du deuxième sous condition de revenu du foyer.

Dans les pays nordiques, un véritable temps d'adaptation à leur rôle de parents est proposé. Le congé parental, le Danemark et les autres pays nordiques offrent aux parents un véritable temps d’adaptation à leur nouveau rôle. Au Danemark, après les 14 semaines postnatales dont 2 obligatoires, chaque parent peut prendre individuellement 32 semaines de congé parental,concomitamment ou successibement. Les indemnités journalières couvrent l'équivelent de 32 semaines pour le foyer. 

« Un bébé en Scandinavie reste pendant 10 à 12 mois avec ses parents, papa ou maman. Ce sont eux qui prennent la décision de qui reste à la maison », explique Léa Johansen.

Ce modèle permet non seulement aux parents de se consacrer pleinement aux premiers mois de vie de leur enfant, mais aussi d’établir un équilibre plus juste entre la mère et le père.

Un congé parental long et flexible

Au Danemark, le congé parental est conçu pour répondre aux besoins de la famille plutôt qu'à ceux du marché du travail. Contrairement à la France, où les parents doivent souvent jongler avec des solutions de garde dès la fin du congé maternité, les familles danoises bénéficient d’une organisation plus sereine.

« Il y a une petite partie obligatoire pour chacun des parents, mais de manière générale, ils se répartissent la durée comme ils le souhaitent », précise Léa Johansen.

L’objectif est d’assurer une continuité dans le lien d’attachement, considéré comme primordial pour le développement de l’enfant. D’ailleurs, les crèches n’acceptent pas les bébés avant l’âge de 10 mois, ce qui pousse naturellement les parents à organiser leur congé en conséquence.

L’intégration à la crèche se fait également de façon progressive, sur plusieurs semaines. Contrairement à la France, où l’adaptation est souvent limitée à quelques jours, le système scandinave privilégie un accompagnement doux, au rythme de l’enfant.

« L’adaptation peut être très longue. Selon le rythme de l'enfant, cela peut prendre jusqu'à trois ou quatre semaines avant qu’il ne fasse des journées complètes », confirme Léa.

Ce fonctionnement garantit une transition en douceur et évite aux enfants de subir une séparation brutale après avoir passé près d’un an avec leurs parents.

L’implication active des pères

La flexibilité du congé parental permet aussi d’intégrer pleinement les pères dans la vie de leur enfant dès les premiers jours. Contrairement à la France, où le rôle du père reste souvent secondaire dans la prise en charge quotidienne, les pays nordiques favorisent un partage plus équitable.

« Je vois beaucoup de pères très investis, autour de moi, en France, mais ici, au Danemark, ils ont plus l'opportunité de l’être », souligne Léa Johansen.

Dans les premiers mois de vie du bébé, les pères scandinaves assument souvent un rôle actif, notamment en s’occupant des promenades et des siestes. La tradition veut que les bébés fassent leurs siestes en extérieur, et c’est souvent le père qui sort avec la poussette ou le porte-bébé.

« En général, le rôle du papa dans beaucoup de jeunes familles, c'est de balader le bébé. Ici, ils baladent beaucoup les bébés dès la naissance pour les siestes. [...] Et souvent, quand on vient d'accoucher, on est en hyper-vigilance. Donc, finalement, tant que le bébé est dans la maison ou dans l'appartement, on a du mal à se relaxer, à prendre une bonne douche. Mais s'il est dehors et qu'on sait qu'il aime bien se balader et qu'en plus, à chaque fois, il s'endort, ça fait vraiment une vraie pause aussi pour la maman », témoigne Léa Johansen.

Lorsque la mère reprend le travail après plusieurs mois de pause, c’est aussi souvent le père qui prend en charge l’adaptation à la crèche. Cette organisation contribue à un véritable équilibre entre les deux parents, loin du modèle encore dominant en France, où la mère assume la majorité des responsabilités domestiques et éducatives.

En favorisant l’implication paternelle dès le plus jeune âge, le système scandinave encourage une parentalité plus égalitaire. Un modèle où les pères ne sont pas de simples « aidants », mais des acteurs à part entière de l’éducation de leurs enfants.

Pour en savoir plus sur le modèle éducatif scandinave, n’hésitez pas à écouter l’épisode avec David Dutarte sur Jesper Juul et sa vision de la relation adulte-enfant.

Parentalité scandinave : un long congé parental

En Scandinavie, les parents bénéficient d’un long congé parental. Il est fréquent que le père prenne les derniers mois pour l’adaptation à la crèche, laissant le temps à la maman de se réadapter à son travail, après une longue absence.
©Miladinho

Un système scolaire basé sur l’épanouissement et la socialisation

L’école en Scandinavie repose sur un principe fondamental : un enfant heureux apprend mieux. Plutôt que de centrer le système éducatif sur la performance et la compétition, comme c’est souvent le cas en France, les pays nordiques privilégient le développement personnel et social des enfants dès leur plus jeune âge.

« La préoccupation principale, c'est le bien-être des enfants. C'est la première ligne des lignes pédagogiques du ministère de l'Éducation », précise Léa Johansen.

Dès la maternelle, l’école met l’accent sur la coopération, l’autonomie et l’adaptabilité, avec des approches pédagogiques qui visent avant tout à créer un environnement scolaire serein et inclusif.

Un système éducatif axé sur le bien-être

En Scandinavie, les premières années d’école ne sont pas consacrées aux apprentissages académiques, mais à la socialisation des enfants. L’objectif principal n’est pas qu’ils sachent lire et écrire le plus tôt possible, mais qu’ils apprennent à vivre ensemble, à gérer leurs émotions et à évoluer en groupe.

« À la maternelle, les enfants n'ont absolument aucun apprentissage académique. C'est seulement l'apprentissage social : faire partie d'un groupe, comprendre comment se comporter en communauté, apprendre à régler des conflits », explique Léa.

Les journées sont rythmées par des activités collectives, du jeu libre et des interactions avec les autres enfants. Cette approche permet de poser des bases solides pour l’apprentissage futur, en développant la confiance en soi et la curiosité naturelle des élèves.

Un autre élément clé du modèle éducatif scandinave est l’instauration obligatoire d’un programme anti-harcèlement dans toutes les écoles. Depuis les années 1990, chaque établissement est tenu de mettre en place des actions de prévention et de sensibilisation pour garantir un climat scolaire sain et bienveillant.

Contrairement à la France, où malgré le récent programme Phare (2021), la lutte contre le harcèlement scolaire est souvent réactive et dépendante des établissements, le Danemark considère cette question comme un enjeu prioritaire. L’idée est d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge à l’empathie et à la tolérance pour éviter que ces comportements ne se développent.

Des rythmes scolaires plus flexibles

Là où le système scolaire français impose un rythme soutenu aux élèves dès le plus jeune âge, avec des journées longues et chargées en apprentissages formels, le modèle scandinave adopte une approche plus progressive et adaptée aux capacités de chaque enfant : la matinée est consacrée aux apprentissages fondamentaux, l'après-midi est réservé aux jeux libres et autres activités extrascolaires.

« L'apprentissage académique est réservé aux matinées. À partir de midi, c'est encore une fois du jeu libre », détaille Léa.

Les après-midis sont donc consacrées à des activités extrascolaires, du sport, des jeux en extérieur ou des ateliers créatifs. La plupart des parents viennent chercher leurs enfants entre 15h et 15 h 30, comme l'explique Léa Johansen dans l'épisode. Ceci est rendu possible par la grande flexibilité des entreprises au niveau des horaires de travail. Cette organisation permet aux enfants de rester motivés et concentrés pendant les heures dédiées aux apprentissages sans être épuisés en fin de journée.

Autre particularité du système éducatif scandinave : l’absence de notes et de classement entre élèves. Contrairement à la France, où l’évaluation chiffrée est omniprésente et peut générer du stress et de la comparaison, le Danemark mise sur une évaluation continue et bienveillante.

« Il n’y a pas de notes, et même nous, en tant que parents, on ne sait pas forcément où ils se situent », témoigne Léa.

Cette approche encourage les enfants à progresser à leur rythme, sans crainte de l’échec ou de la compétition. Le but n’est pas de trier les élèves en fonction de leurs résultats, mais de leur donner envie d’apprendre et de développer leurs propres compétences.

L’organisation du temps scolaire en Scandinavie impacte aussi la gestion des vacances. Contrairement à la France, où les enfants bénéficient de 16 semaines de vacances scolaires, le Danemark compte environ 7 semaines réparties sur l’année. Les journées étant moins denses en termes d'apprentissage formel, ce rythme semble bien convenir. En France, enfants et enseignants sont souvent épuisés quand vient le temps des vacances.

Par ailleurs, cette différence de durée des vacances est compensée par un système bien rôdé : les centres aérés intégrés aux écoles restent ouverts pendant les vacances. Ils offrent aux enfants un cadre familier et stimulant. Contrairement aux centres de loisirs français, souvent considérés comme un service annexe, ces structures font pleinement partie du parcours éducatif scandinave.

« L’équivalent du centre aéré est pratiquement toujours ouvert. Toute l'année, les enfants peuvent y aller. Ce n’est pas un supplément comme en France, c’est inclus dans l’école », explique Léa.

Ce fonctionnement permet aux parents de concilier plus facilement vie professionnelle et familiale, tout en assurant aux enfants une continuité éducative dans un environnement qui privilégie le jeu libre, la socialisation et les activités en extérieur.

En misant sur la confiance, la flexibilité et le bien-être, le système scolaire scandinave prouve qu’il est possible d’allier éducation et épanouissement, sans sacrifier la qualité des apprentissages. Un modèle qui pourrait inspirer de nombreuses réflexions sur l’avenir de l’école en France.

Un lien fort avec la nature et la communauté

Au Danemark et plus largement en Scandinavie, le lien à la nature et à la collectivité est ancré dans la culture dès le plus jeune âge. Les enfants grandissent avec une connexion profonde à leur environnement et un fort sentiment d’appartenance à une communauté bienveillante.

« Ce qui m’a frappée, c’est que quand tu as un enfant en Scandinavie, tu n’as pas l’impression que c’est toi et ton enfant un peu contre tout le monde, mais ça devient un projet de société », confie Léa Johansen.

Cette approche influence aussi bien l’éducation que le quotidien familial, avec une priorité donnée aux expériences en plein air et à l’entraide au sein de la communauté.

L’importance de la vie en extérieur

L’une des premières choses qui étonnent les Français en arrivant au Danemark, c’est la façon dont les bébés dorment dehors, même en hiver. Dans les rues de Copenhague, il n’est pas rare de voir des poussettes garées devant les cafés, où les bébés font paisiblement leur sieste en plein air, emmitouflés dans des couvertures.

Cette habitude repose sur la conviction que l’air frais favorise un sommeil plus réparateur et renforce le système immunitaire des enfants.

L’éducation scandinave intègre également cette proximité avec la nature dès l’école maternelle.

« Toutes les écoles, à partir des maternelles, ont des feux de camp dans la cour. Les enfants se réunissent autour. Ils peuvent aider à préparer le feu, à couper le bois avec les haches. Et ensuite, souvent, ils font à manger sur ce feu de camp. »

Généralement, le vendredi, les écoles allument un feu de camp dans la cour, un rituel ancré dans la culture nordique. Autour du feu, les enfants découvrent l’origine de leur alimentation en participant à des étapes comme plumer un faisan avant de le faire griller.

« C’est toujours un espace très grand avec plein de petits bancs en bois autour et un espace couvert parce qu'il pleut souvent », précise Léa.

Ce moment privilégié, à la fois pédagogique et social, renforce l’autonomie des enfants tout en développant leur lien avec la nature. On retrouve ces feux de camp dans les aires de jeux naturelles scandinaves, qui font fortement écho à l’interview d’Adriane van der Wilk, co-fondatrice du projet « Les enfants dehors » et qui invite à repenser les villes pour les enfants et leurs parents.

Enfin, si Léa avait été surprise, au début de son installation au Danemark, de croiser autant d'enfants couverts de boue, elle a vite compris que : 

« Plus ils sont sales, mieux c'est.  Ça veut dire qu’ils se sont amusés, qu’ils ont exploré, qu’ils ont vécu pleinement leur journée. »

Dans la culture scandinave, la saleté n’est pas perçue comme un signe de négligence, mais plutôt comme une preuve d’exploration et d’amusement. Après une journée passée dehors, il est courant de voir des enfants recouverts de boue, les vêtements marqués par leurs aventures en pleine nature. Ici, on ne bride pas les enfants par crainte qu’ils se salissent, on les encourage à grimper, courir, creuser et expérimenter librement leur environnement.

Une culture de l’entraide et de la collectivité

L'importance du collectif est une autre valeur fondamentale de la parentalité scandinave. L’éducation d’un enfant n’est pas considérée comme la seule responsabilité des parents, mais comme celle de l’ensemble de la société. Le proverbe africain, « il faut tout un village pour élever un enfant » prend tout son sens ici aussi.

« Les enfants, ce sont les citoyens de demain. C’est la responsabilité de tous qu’ils soient bien éduqués et qu’ils reçoivent les bonnes valeurs », rapporte Léa Johansen.

Cette vision se traduit par une forte entraide entre les familles et par une implication plus grande des institutions dans la vie des enfants. Par exemple, il est courant que les voisins ou les amis surveillent spontanément les enfants les uns des autres, ou que les parents se soutiennent naturellement au quotidien.

Cette mentalité collective se retrouve aussi dans les écoles, notamment à travers la manière dont sont organisés les anniversaires des enfants. En France, les invitations sont souvent source de rivalités ou d’exclusions, avec des listes d’invités restreintes qui peuvent créer des tensions dès le plus jeune âge.

Au Danemark, la règle est simple : toute la classe doit être invitée aux anniversaires.

« C’est une tradition que je trouve géniale, car elle évite les exclusions et les manipulations précoces avec les cartons d’invitation. L’idée n’est pas d’être les meilleurs amis avec tout le monde, mais d’apprendre à vivre ensemble malgré nos différences », partage Léa.

Cette volonté d’inclure chaque enfant, indépendamment de ses affinités personnelles, reflète une vision de la société où la coopération et la solidarité priment sur la compétition.

Un modèle qui interroge nos habitudes

Le modèle scandinave, en intégrant nature et communauté dans l’éducation des enfants, propose une approche qui contraste fortement avec celle de la France, plus individualiste et centrée sur la performance. Cette culture de la parentalité montre qu’il est possible d’élever des enfants dans un environnement où le bien-être, la liberté et l’entraide sont des priorités.

En écoutant l'intégralité de l'épisode, tu pourras également recueillir l'analyse de Léa Johansen sur une potentielle origine de ces différentes de posture parentale.

Alors que la France fait face à des défis liés au stress scolaire et à un de ses pendants, la phobie scolaire, à l’isolement parental et à l’importance croissante de la réussite académique, le modèle danois apporte des pistes de réflexion intéressantes. Et si nous repensions notre manière de considérer l’éducation et la place de l’enfant dans notre société ?

Références : 

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