Comment parler de violences sexuelles aux enfants avec Mai Lan Chapiron #249
Comment parler des violences sexuelles aux enfants ?
C’est une question essentielle, mais qui continue de tétaniser de nombreux parents et enseignants. Comment trouver les mots justes, sans effrayer ? Dans cet épisode du podcast Les Adultes de Demain, l’artiste et autrice Mai Lan Chapiron délivre de précieux conseils pour mener ce travail de prévention des violences sexuelles faites aux enfants. Elle intervient elle-même en classe, à travers son association Mille Miettes, en prenant notamment appui sur ses livres et sa chanson Le Loup.
Victime d’inceste dans son enfance, Mai Lan Chapiron a choisi de transformer son histoire en un engagement collectif : armer les enfants par la connaissance de leur corps, du consentement et de leurs droits. Avec des mots simples, une grande douceur et beaucoup de joie, elle prouve qu’il est possible – et vital – de parler des violences sexuelles aux enfants sans peur, dès le plus jeune âge.
Pourquoi parler des violences sexuelles dès l’enfance ?
Les violences sexuelles envers les enfants demeurent un drame massif, souvent tu. Selon un sondage de l’Association Face à l’Inceste et Ipsos(novembre 2020), un enfant sur dix déclare avoir été victime de violences sexuelles dans son enfance. L'estimation fréquente qui est partagée dans les communications grand public, c'est qu'environ trois élèves par classe sont victimes de violences sexuelles.
Face à cette réalité, la parole se libère progressivement depuis les mouvements #MeTooInceste et la création, en 2021, de la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants).
C’est dans ce contexte que Mai Lan Chapiron a choisi de transformer sa propre histoire en un engagement collectif, convaincue que la prévention doit commencer dès le plus jeune âge. Parler tôt, c’est permettre à l’enfant de connaître les règles de sécurité de son corps avant qu’il ne soit exposé à des situations à risque. Mai Lan Chapiron souligne l’importance de ce travail collectif :
« Dans les 82 préconisations de la CIIVISE, ça se divise en quatre axes, il y a quatre grands axes : le repérage, le traitement judiciaire, la réparation, le soin et la prévention. »
Elle rappelle toutefois que le vrai défi commence après le constat :
« C’est bien de dire qu’il y a trois enfants par classe, mais encore faut-il les trouver. »
Parler aux enfants, c’est donc leur donner les moyens de se reconnaître comme victimes, de comprendre que ce qu’ils vivent n’est pas normal et qu’ils ont le droit de parler.
« Il faut que les enfants sachent mettre des mots sur ce qu’ils vivent. » — Mai Lan Chapiron
Pour Mai Lan, la prévention est avant tout une protection active : permettre à chaque enfant d’identifier une situation d’abus, d’oser dire non et d’en parler à un adulte de confiance.
Son objectif : que chaque enfant soit averti et protégé, grâce à des mots simples, de la douceur, et la conviction qu’« informer, c’est déjà protéger ».
En parler, c’est aussi briser le silence des générations précédentes : prévenir les violences sexuelles, c’est empêcher que le traumatisme se transmette d’un enfant à l’autre, d’une génération à l’autre.
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Comment parler des violences sexuelles aux enfants ? deux règles fondatrices et des mots simples
Pour Mai Lan Chapiron, la prévention des violences sexuelles commence par des phrases simples, claires et répétées. Il ne s’agit pas de faire peur, mais de donner aux enfants des repères concrets pour comprendre leurs droits corporels. Dans ses ateliers et interventions à l’école, elle enseigne deux règles essentielles : la règle du corps et la règle des parties intimes.
La “règle du corps” : apprendre le consentement
Dès le plus jeune âge, un enfant doit savoir qu’il est le seul à décider de ce qu’il accepte pour son propre corps. Cette règle fonde la notion de consentement, pilier de toute éducation au respect.
« C’est toi le chef de ton corps… »
« Personne n’a le droit de toucher ton corps si tu n’es pas d’accord. » — Mai Lan Chapiron
Apprendre à dire non, à refuser un contact, même un câlin, fait partie de la construction de l’autonomie et de la confiance en soi. Ces mots simples permettent à l’enfant de comprendre qu’il a le droit de poser ses limites, et que personne — pas même un adulte ou un proche — n’a autorité sur son corps sans son accord.
La “règle des parties intimes” : une sécurité essentielle
Avant même d’énoncer la règle, Mai Lan commence toujours par nommer les parties du corps.
Elle invite les enfants à dire les mots justes — pénis, vulve, fesses, poitrine — pour qu’ils puissent connaître et nommer leur corps sans gêne ni tabou.
« Il faut d’abord nommer le corps. Si on ne sait pas nommer, on ne peut pas parler. »
Ce n’est qu’après cette étape qu’elle formule la règle, de manière claire et universelle :
« Personne n’a le droit de toucher les parties intimes des enfants.
Et personne n’a le droit de demander aux enfants de toucher ses parties intimes. »
Elle précise d’ailleurs que ce « personne » inclut aussi les autres enfants, pour que la règle soit comprise dans toutes les situations du quotidien — à l’école, dans la fratrie, ou entre camarades.
Cette double interdiction protège l’enfant des gestes inappropriés et lui donne un cadre de sécurité.
En mettant des mots précis sur le corps, puis sur les règles, on aide l’enfant à identifier ce qui est normal ou non, et à reconnaître une situation d’abus.
Ces phrases simples, dites avec douceur, deviennent des outils de repérage et de défense accessibles à tous les enfants, sans peur ni confusion.
Les seules exceptions à la règle du corps
Une fois les deux règles posées, Mai Lan Chapiron explique qu’il est essentiel d’aborder les rares situations où un adulte peut toucher le corps ou les parties intimes d’un enfant, afin d’éviter toute confusion.
Ces précisions, dites calmement et avec des exemples, permettent aux enfants de distinguer aide et agression. Ce sont d'ailleurs souvent les enfants qui en parlent d'eux-mêmes. Ils ont bien conscience qu'un bébé a besoin que son corps soit touché pour être nettoyé par exemple.
Quand l’enfant a besoin d’aide
Première exception qui vient naturellement : quand l'enfant a besoin d'aide. Certains gestes sont nécessaires, notamment lorsque l’enfant n’est pas encore autonome pour s’occuper de son hygiène.
Mai Lan invite les enfants à réfléchir avec elle : qui a besoin d’aide ? Les bébés, les tout-petits, ou certains enfants en situation de handicap. Dans ces cas précis, l’adulte intervient uniquement pour aider, jamais pour autre chose.
Quand l’enfant a un problème au corps
La deuxième exception concerne le soin médical.
« Le docteur aura le droit de l’ausculter… seulement si l’enfant a besoin d’aide. »
Là encore, le mot-clé est “besoin” : un adulte — parent ou professionnel de santé — ne peut toucher un enfant que pour le soigner, dans un cadre clair, et jamais sans raison. Baptiste Beaulieu, qui était intervenu dans le podcast à l'occasion de la sortie de son premier album jeunesse, Les gens sont beaux, a d'ailleurs évoqué ce sujet du consentement de l'enfant sur son compte Instagram.
En répétant ces deux exceptions, les enfants comprennent que leur corps leur appartient, et que toute situation en dehors de ces besoins d’aide ou de soins constitue une agression.
Dans ce carrousel, Baptiste Beaulieu répond à la question de ce médecin interne sur le consentement de l’enfant lors des examens médicaux.
Si un enfant révèle une agression : comment réagir et que lui dire
Même en ayant posé des règles claires, il est essentiel de dire aux enfants quoi faire concrètement s’ils sont victimes ou témoins d’une agression. Pour Mai Lan Chapiron, tout doit être formulé simplement, sans détour, et répété plusieurs fois pour être bien compris.
« Quoi faire… il n’y a qu’une chose à faire, c’est en parler à un adulte de confiance. » — Mai Lan Chapiron
L’enfant doit savoir qu’il peut toujours parler, et qu’il doit continuer à chercher de l’aide si le premier adulte ne réagit pas.
« Si cet adulte de confiance ne fait rien, trouve un autre adulte de confiance jusqu’à ce que quelqu’un t’aide. » — Mai Lan Chapiron
Mai Lan précise d’ailleurs que « 92 % des personnes à qui les enfants révèlent des faits ne font rien ». Cette réalité rend d’autant plus nécessaire de leur expliquer que le silence d’un adulte ne veut pas dire qu’ils ont eu tort d’en parler. Certains adultes peuvent être choqués, démunis ou dans le déni et donc, ne pas agir. L’enfant, lui, doit continuer à chercher de l’aide.
Déculpabiliser l’enfant : secrets-bonbons vs secrets-poisons
L’un des messages les plus puissants de Mai Lan Chapiron est de déplacer la culpabilité :
« C’est toujours la faute de l’agresseur… jamais celle de l’enfant », rappelle-t-elle.
Elle explique clairement aux enfants qu’un adulte qui fait du mal est « défaillant », et qu’un adulte peut avoir tort. Elle leur apprend aussi à reconnaître les situations où il faut briser un secret :
les secrets-bonbons, ceux qui rendent heureux, peuvent être gardés ;
les secrets-poisons, ceux qui font mal, qui enferment doivent être partagés avec un adulte.
Et ce secret-poison, précise-t-elle, peut aussi venir d’un autre enfant :
quand un copain ou une copine confie qu’il subit des gestes interdits et demande de ne rien dire, ce n’est pas trahir que d’en parler à un adulte.
« Si un ami te dit un secret qui fait mal, tu as le droit d’en parler à un adulte pour qu’il soit aidé. »
Cette précision libère beaucoup d’enfants du poids d’un silence qu’ils ne savent pas porter seuls.
Rassurer sur les peurs et les loyautés
Mai Lan aborde aussi la peur de “trahir” un proche ou de bouleverser la famille. Elle explique qu’un enfant peut aimer la personne qui l’agresse et en être troublé. Mais parler, c’est se protéger et protéger les autres.
Certaines victimes, faute d’avoir pu parler ou être entendues, grandissent avec une souffrance profonde qui peut ressurgir bien plus tard, parfois sous forme d’anxiété, de troubles de l’estime de soi ou d’idées suicidaires.
C’est pourquoi il est essentiel d’aborder ces sujets tôt, avec des mots simples, pour que chaque enfant sache qu’il peut demander de l’aide sans honte ni peur.
Le discours de Mai Lan vise toujours à apaiser : à la fois les enfants, qu’elle rassure sur la douceur du processus, et les adultes, qu’elle aide à accueillir la parole sans panique. Par sa manière de dire les choses simplement, Mai Lan montre qu’en parler, c’est déjà commencer à protéger.
👉 À lire et écouter : Prévenir les idées suicidaires chez les adolescents
Oser parler des violences sexuelles aux enfants
S’il est si difficile de parler des violences sexuelles aux enfants, c’est souvent moins à cause du sujet lui-même que de la peur des adultes.
Mai-Lan Chapiron le rappelle : ces peurs sont légitimes et profondément humaines. Elles touchent aussi bien les parents que les enseignants ou les professionnels de l’enfance.
Beaucoup redoutent de mal s’y prendre, de choquer les enfants ou d’éveiller de mauvaises idées. D’autres craignent les réactions de la hiérarchie ou des parents d’élèves, voire d’être confrontés à une révélation difficile à gérer.
Mais pour Mai-Lan, ces peurs ne doivent pas empêcher la prévention : il s’agit simplement de donner des règles de sécurité, aussi naturellement que l’on apprend à un enfant à traverser la rue.
« C’est simplement des règles de sécurité. Comme si je disais : le feu, ça brûle… »
Ce parallèle résume toute sa philosophie : parler du corps et du consentement n’est pas une conversation taboue, mais une éducation à la sécurité et au respect.
Aborder ces sujets tôt, calmement et sans émotion excessive, permet de lever la peur des adultes autant que celle des enfants.
Car, comme elle le montre dans chacune de ses interventions, la prévention peut être simple, claire et même joyeuse.
Ces résistances, Mai-Lan les comprend : elles traduisent une peur encore très présente dans la société.
On le voit notamment à travers les débats récents autour du programme EVARS (Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle), pourtant inscrit dans la loi depuis plus de vingt ans.
Ce programme, qui vise justement à enseigner aux enfants le respect du corps, le consentement et l’égalité, continue de susciter des polémiques.
Un paradoxe, alors même que les interventions comme celles de Mai-Lan Chapiron démontrent combien il est possible — et nécessaire — d’aborder ces sujets simplement, sans effroi ni maladresse.
Sa démarche, fondée sur la douceur, la clarté et la confiance, illustre ce que pourrait être une éducation à la vie affective réellement préventive et bienveillante, intégrée au quotidien de l’école.
Une prévention « joyeuse et douce » sur les violences sexuelles : pourquoi ça marche
Chez Mai Lan Chapiron, la prévention ne se fait ni dans la peur ni dans la colère. Elle repose sur la joie, la douceur et la confiance donnée aux enfants.
Cette approche, qu’elle qualifie elle-même de « combat joyeux », transforme un sujet douloureux en un apprentissage positif et libérateur.
Lorsqu’elle intervient dans les écoles, l’artiste commence toujours par se présenter à travers son métier et ses émotions. La musique devient alors un langage commun : un moyen de parler sans effroi de ce qui fait peur.
« Tout est vraiment millimétré dans la séance pour avoir des moments de grande attention, des moments un peu plus détente, etc. » — Mai Lan Chapiron
Sa chanson Le Loup marque un tournant. En partageant son histoire à hauteur d’enfant, Mai Lan rend le sujet accessible, concret, presque évident. Elle s’accompagne aujourd’hui d’un autre support incontournable, le livre C’est mon corps. L’art, ici, sert à dédramatiser et à redonner du sens.
Elle invite d’ailleurs les enfants à s’exprimer, eux aussi, par des formes artistiques variées — chanter, dessiner, danser, écrire — pour mettre des images, des gestes et des couleurs sur leurs émotions.
Pour elle, créer, c’est déjà libérer la parole : l’expression artistique devient une porte d’entrée vers la confiance, un espace sûr pour dire ce qui ne peut pas encore être dit autrement.
Ainsi, grâce à l’émotion et à la beauté du récit qu'elle leur apporte, les enfants écoutent, comprennent et retiennent les messages de prévention. Ils ne sont pas effrayés, mais fiers de savoir.
« Les enfants sont des gens sérieux. » — Mai Lan Chapiron.
Pour elle, parler de ces sujets, du corps, des violences sexuelles, c’est avant tout faire confiance à l’intelligence émotionnelle des enfants. La joie, la douceur et la sincérité deviennent alors les plus puissants vecteurs de protection.
Plusieurs épisodes et articles abordent la question des émotions chez l’enfant :
Comment accueillir les émotions (Faber et Mazlish) avec Roseline Roy ;
Comprendre les émotions de l’enfant avec Héloïse Junier ;
Comment accueillir la colère des enfants avec stéphanie Couturier.
Déroulé d’une intervention en classe sur le sujet des violences sexuelles
Lorsqu’elle intervient dans les écoles, Mai Lan Chapiron construit chaque séance comme un moment d’échange et de confiance. Tout commence par l’expression des émotions : elle se présente comme chanteuse, explique comment la musique l’aide à dire ce qu’elle ressent, puis raconte comment une chanson, Le Loup, est née d’une peur ancienne retrouvée.
Sans jamais employer de mots effrayants, elle définit simplement l’inceste, à hauteur d’enfant :
« Tout simplement, je dis que mon grand-père a touché mes parties intimes. »
Ce ton calme, direct et sans pathos permet aux élèves de comprendre sans être choqués. La chanson et le récit deviennent des supports concrets pour aborder la question du respect du corps et du consentement.
L’effet est immédiat : les enfants écoutent, participent, posent des questions.
Et à la fin des séances, ce sont eux qui propagent le message à leurs frères, sœurs ou camarades.
« À chaque fois, les enfants sont hyper joyeux, hyper contents… », confie Mai Lan Chapiron.
Cette approche rassure aussi les enseignants, souvent inquiets au départ. Beaucoup découvrent que ces échanges ne provoquent ni peur ni gêne, mais de la fierté et du soulagement.
L’une des enseignantes lui a écrit après sa venue :
« À partir d’aujourd’hui, chaque année, Le Loup sera lu à mes élèves. »
Ainsi, chaque intervention devient un tremplin : les enfants se sentent plus grands, plus forts, mieux armés ; les adultes, eux, repartent convaincus qu’il est possible d’aborder la prévention des violences sexuelles dans un climat de respect, de confiance et de joie.
Et au-delà des violences sexuelles : sécurité, droits et besoins
L’engagement de Mai Lan Chapiron dépasse la seule prévention des violences sexuelles. À travers ses livres et ses actions, elle cherche à construire une culture du respect et de la sécurité autour de tous les besoins fondamentaux de l’enfant.
Ses ouvrages, Interdit de me faire mal et Tes droits et tes besoins comptent — coécrit avec le juge Édouard Durand, ancien coprésident de la CIIVISE — prolongent ce travail d’éducation à la protection. Ils abordent les droits de l’enfant avec les mêmes mots simples et directs, en lui donnant une place d’acteur et non de spectateur.
« Les enfants, il faut les informer… en utilisant les vrais mots et en les prenant au sérieux. » — Mai Lan Chapiron.
Dans cette approche, informer ne signifie pas déléguer la responsabilité. Les enfants ont besoin de comprendre leurs droits, mais les adultes gardent le devoir de les protéger et de les accompagner.
« Ce n’est pas juste “voici tes droits et débrouille-toi” . Non, pas du tout. C'est “tiens, voici tes droits”, parce que, et c'est justement le titre du livre, “tes droits et tes besoins comptent”. Changeons juste de regard sur les droits des enfants. Ce ne sont pas des droits, en fait. Ce sont des besoins. Les livres “C'est mon corps” et “Interdit de me faire mal”, sont des livres qui parlent du besoin de sécurité de l'enfant. C'est un besoin. », précise Mai Lan Chapiron.
Pour Mai Lan, cette responsabilisation partagée est au cœur d’une société plus sûre et plus juste. Parler aux enfants, c’est aussi rappeler aux adultes qu’ils sont les garants de la sécurité émotionnelle et physique des plus jeunes.
Parler de respect et de sécurité, c’est aussi interroger notre rapport au corps, à l’autorité et à la bienveillance dans l’éducation.
👉 À lire aussi : Les violences éducatives ordinaires avec Céline Quelen ; Comment éduquer sans violence ni laxisme avec Isabelle Filliozat
Mille Miettes : comment organiser une rencontre ou trouver des outils
Pour prolonger son action, Mai Lan Chapiron a fondé l’association Mille Miettes, un projet collectif dédié à la prévention des violences sexuelles et à la sensibilisation des adultes.
L’objectif : que chaque parent, enseignant, éducateur ou professionnel de santé dispose des outils nécessaires pour aborder ces sujets simplement avec les enfants.
« Tous les adultes sont responsables de tous les enfants… on n’a pas besoin d’être un spécialiste. », rassure Mai Lan Chapiron.
Les interventions de Mille Miettes sont accessibles à toutes les structures éducatives ou culturelles souhaitant mettre en place des ateliers de prévention.
L’association met également à disposition des ressources pédagogiques et des supports d’échange adaptés à l’âge des enfants.
Pour contacter l’association :
Site : www.millemiettes.org
E-mail : hello@millemiettes.org
À travers Mille Miettes, Mai Lan Chapiron rappelle que la protection de l’enfance est l’affaire de tous : chaque adulte peut, à son échelle, contribuer à un monde où la prévention fait partie de l’éducation.
« Je souhaite aux enfants d’aujourd’hui d’être absolument tous prévenus des violences sexuelles. »
Cette phrase résume tout l’engagement de Mai Lan Chapiron. Derrière la douleur de son histoire personnelle, il y a une conviction : la connaissance protège.
Informer les enfants, c’est leur donner le pouvoir de se défendre. Former les adultes, c’est leur rappeler leur rôle de garants.
Parler des violences sexuelles n’est pas une menace pour l’enfance — c’est une promesse de liberté et de sécurité.
Et si chaque enfant apprenait, avec douceur et clarté, ces quelques règles simples, alors peut-être, comme le souhaite Mai Lan, la prévention deviendrait une évidence partagée par tous.
Retrouvez Mai Lan Chapiron sur son compte Instagram @thisismailan et sur sa chaîne YouTube Mai Lan.
FAQ — Parler des violences sexuelles aux enfants
À partir de quel âge parler de violences sexuelles aux enfants ?
Dès le plus jeune âge, avec des mots simples et adaptés.
Mai Lan Chapiron intervient en élémentaire à tous les niveaux, en adaptant le vocabulaire et les exemples à la compréhension des enfants. Une histoire plus adaptée aux maternelles, qui sont un peu jeunes pour comprendre que derrière le loup se cache un homme, est en train de voir le jour à l'heure où sont publiés l'épisode du podcast et l'article. Mais dès la maternelle, il est possible de parler de violences sexuelles aux enfants et surtout des règles du corps et des parties intimes.
« Faire de la prévention, c’est juste dire des règles très simples de sécurité. »
Que dire exactement pour parler de violences sexuelles aux enfants ?
Deux règles fondatrices :
La règle du corps : « C’est toi le chef de ton corps. Personne n’a le droit de toucher ton corps si tu n’es pas d’accord. »
La règle des parties intimes : « Personne n’a le droit de toucher les parties intimes des enfants. Et personne n’a le droit de demander aux enfants de toucher ses parties intimes. »
Et deux exceptions :
Quand l’enfant a besoin d’aide (pour l’hygiène, l’autonomie).
Quand il a un problème au corps (pour être soigné par un médecin).
Que faire si un enfant révèle une agression sexuelle ?
« Quoi faire… il n’y a qu’une chose à faire, c’est en parler à un adulte de confiance. », explique Mai Lan Chapiron.
Si cet adulte ne réagit pas, l’enfant doit être encouragé à en parler à un autre adulte, jusqu’à ce que quelqu’un l’aide.
Mai Lan rappelle aussi qu’il faut déculpabiliser l’enfant, car « c’est toujours la faute de l’agresseur, jamais celle de l’enfant ».
Comment éviter de faire peur aux enfants quand on parle de violences sexuelles ?
La prévention doit être abordée dans la douceur et la joie, sans dramatisation. Il ne faut pas soi-même avoir peur d'en parler. Il vaut mieux avoir déjà accueilli ses propres émotions sur le sujet. Puis, pour en parler, Mai Lan conseille d'avoir en tête que :
« Ce sont simplement des règles de sécurité. Comme si je disais : le feu, ça brûle. »
Parler de ces sujets avec bienveillance permet à l’enfant de se sentir protégé, informé et acteur de sa propre sécurité.
Références pour aller plus loin :
C’est mon corps, Mai Lan Chapiron, La Martinière Jeunesse, édition enrichie, 2025
Interdit de me faire mal, Mai Lan Chapiron, La Martinière Jeunesse, 2025
Tes droits et tes besoins comptent, Edouard Durand et Mai Lan Chapiron, La Martinière, 2025
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