Témoin de violences éducatives : comment réagir ? #255

Il arrive que, dans la rue, au parc ou même en famille, nous devenions témoins de violences éducatives : cris, humiliations, menaces, ou parfois coups portés à un enfant. Ces scènes de violences éducatives ordinaires, restent encore largement banalisées alors même qu’elles sont interdites par la loi depuis 2019. Pourtant, face à ces situations, beaucoup d’entre nous restent figés : comment intervenir sans juger ? Comment protéger l’enfant sans humilier le parent ni provoquer une escalade ? Comment trouver les mots justes quand tout semble se jouer en quelques secondes.

Dans cet épisode du podcast Les Adultes de Demain, Stéphanie d’Esclaibes partage, en toute humilité, les réactions qu’elle tente elle-même d’adopter lorsqu’elle est témoin de violences envers un enfant. Elle le dit clairement : « ce n’est pas une recette magique, mais plutôt des manières de réagir que j’essaye de m’appliquer dans ces cas-là ». Ses conseils ne visent pas à désigner des coupables, mais à ouvrir des possibles, à transmettre une culture de non-violence et à rappeler que les enfants sont des sujets de droits, même dans l’espace public.

Cet article rassemble ces clés concrètes pour vous aider, vous aussi, à ne pas rester spectateur, tout en adoptant une posture respectueuse et constructive.

Que signifie être témoin de violences éducatives ?

Lorsqu’on parle de violences éducatives, il ne s’agit pas uniquement de gestes violents spectaculaires, mais d’un ensemble de comportements – physiques, verbaux ou psychologiques – exercés dans un but éducatif et pourtant préjudiciables au bien-être et au développement de l’enfant. Cela inclut, par exemple, les humiliations, les cris, les menaces, les fessées ou les claques : des actes souvent banalisés parce qu’ils sont considérés comme « normaux » ou « nécessaires » dans l’éducation d’un enfant, alors qu’ils portent atteinte à son intégrité physique ou émotionnelle. 

En France, ce constat a été formalisé dans le cadre des violences éducatives ordinaires, définies comme ces pratiques tolérées socialement mais néfastes pour l’enfant, qui peuvent entraver son estime de soi, sa confiance et son développement global. D'après l'observatoire des violences éducatives ordinaires - OVEO, plusieurs études scientifiques révèlent les conséquences des VEO.

La loi du 10 juillet 2019 a marqué une évolution importante du cadre juridique français : elle affirme que l’autorité parentale s’exerce sans violence physique ni psychologique. Autrement dit, aucune violence ne peut être considérée comme un mode d’éducation légitime. Cette disposition, inscrite dans le Code civil, vise à replacer le respect de l’enfant au cœur de l’exercice de l’autorité parentale et à protéger les droits fondamentaux des enfants.

Pourtant, ces violences sont incroyablement répandues dans la pratique. D'après le second baromètre IFOP des violences éducatives ordinaires publié par la Fondation pour l'Enfance (avril 2024), 81 % des parents interrogés ont commis au moins une violence éducative, physique ou psychologique, envers l’un de leurs enfants la semaine précédent le questionnaire.
Cela signifie qu’une immense majorité d’enfants sont exposés, à un moment donné, à des pratiques qui peuvent être vécues comme violentes ou traumatisantes.

Cette omniprésence a un impact sur ceux qui en sont témoins, qu’il s’agisse d’autres adultes ou parfois même d’enfants eux-mêmes. Être témoin de ce type de scène soulève souvent de fortes réactions émotionnelles : malaise, colère, peur de s’ingérer dans la vie privée d’une famille ou d’aggraver la situation. Beaucoup de témoins hésitent à intervenir parce qu’ils craignent de mal faire, d’être perçus comme intrusifs, ou tout simplement parce qu’ils ne savent pas quoi dire ou comment agir face à une situation qui, en quelques secondes, peut sembler désespérément complexe.

Témoin de violences éducatives : 119, allô enfance en danger

Avant d’agir : évaluer la situation de VEO et son danger

Avant toute intervention, il est essentiel de différencier les situations nécessitant un signalement de celles où une prise de parole bienveillante peut suffire à apaiser ou réorienter le comportement du parent. Cette étape n’est pas seulement juridique : elle permet aussi de se sentir légitime dans son action, de ne pas agir dans la précipitation, et de préserver autant que possible la sécurité émotionnelle de chacun — enfant, parent… et témoin.

Quand signaler une situation de violence éducative ordinaire ?

Certaines situations nécessitent une intervention extérieure immédiate, car elles relèvent d’un danger manifeste ou potentiel pour l’enfant. Dans ces cas, le geste le plus protecteur est de contacter le 119 – Allô Enfance en Danger, disponible 24h/24 et 7j/7.
Comme le rappelle Stéphanie d’Esclaibes :

« s’il vous semble que cette violence est utilisée de manière récurrente, intense… appelez le 119 ».

Selon le cadre défini par Allô Enfance en Danger, un enfant est considéré en danger lorsque sa santé, sa sécurité, sa moralité ou son développement physique, affectif, intellectuel ou social semblent compromis ou risquent de l’être.
Ce cadre est volontairement large, car un danger ne se limite pas à des coups répétés ou à des blessures visibles ; l’exposition répétée à des humiliations, des menaces ou un climat de peur peut aussi constituer un risque grave.

En pratique, un signalement peut être envisagé lorsque :

  • les violences sont fréquentes ou intenses ;

  • l’enfant semble apeuré, replié, dissocié ou terrorisé dans la relation ;

  • des blessures physiques sont observées ou évoquées ;

  • l’adulte ne contrôle plus ses gestes, ses cris ou ses impulsions ;

  • la scène laisse penser que la situation se répète ou s’aggrave.

Signaler n’est jamais anodin, mais c’est une façon d’agir pour protéger l’enfant lorsque l’intervention directe n’est ni possible, ni suffisante, ni sécurisante.

Quand intervenir directement face à une scène de violence éducative ordinaire ?

Dans de nombreuses situations, un signalement n’est pas nécessaire, mais le silence n’est pas souhaitable non plus.
C’est lorsque la violence semble ponctuelle, liée à une émotion débordante ou à un contexte précis, qu’une intervention dans l’instant peut contribuer à faire redescendre la tension et offrir une perspective différente au parent.

Ces moments sont souvent ceux où l’on se dit intérieurement « quelqu’un devrait dire quelque chose », sans toujours savoir comment s’y prendre.
Mais comme le rappelle Stéphanie d’Esclaibes, intervenir :

« c’est à la fois protéger l’enfant et soutenir le parent ».

Intervenir directement peut être pertinent lorsque :

  • la scène est brève et isolée, mais l’adulte semble dépassé ;

  • personne n’est physiquement en danger, mais l’enfant est humilié, rabaissé ou menacé ;

  • l’adulte exprime clairement sa fatigue, sa colère ou son impuissance ;

  • une phrase soutenante ou une présence alliée peut suffire à éviter l’escalade.

Ici, la posture est déterminante : il ne s’agit pas de prendre la place de l’adulte ni de le juger, mais d’offrir une respiration, une solidarité discrète, qui peut suffire à désamorcer la tension.

Entrer dans cet espace relationnel délicat demande du courage, mais ces interventions ont souvent plus d’impact qu’on ne le pense. Une parole apaisante, dite au bon moment, peut rompre le cycle de la violence, ne serait-ce que pour quelques minutes, et permettre à l’adulte d’entrevoir une autre manière de faire.

Témoin de violences éducatives : agir pour semer des graines et montrer qu'un autre chemin est possible pour éduquer ses enfants

© Towfiqu Barbhuiya

Pourquoi les parents peuvent-ils agir violemment envers leur enfant ?

Avant de savoir comment réagir lorsque l’on est témoin de violences éducatives, il est essentiel de comprendre ce qui peut conduire un adulte à dépasser ses propres limites au point d’utiliser la violence avec un enfant. Non pas pour excuser, minimiser ou normaliser ces actes, mais pour adopter une posture plus juste en tant que témoin : une posture qui ne juge pas la personne, mais qui n’accepte pas la violence.

Comme le résume Stéphanie d’Esclaibes, comprendre ce qui se joue permet de mieux intervenir, sans alimenter la culpabilité du parent, ni renforcer sa détresse.

Autrement dit, comprendre n'est pas excuser, mais comprendre n'est pas attaquer non plus.
Cette nuance est centrale lorsqu’on cherche à intervenir de manière constructive.

L’héritage culturel et une vision autoritaire de l’enfance

En France, l’éducation reste marquée par une culture héritée de l’autoritarisme, où l’enfant a longtemps été perçu comme un être à dresser, à corriger ou à tenir « dans le droit chemin ». Ces représentations traversent encore les générations et façonnent les imaginaires éducatifs, les discours familiaux, mais aussi les automatismes émotionnels des adultes.

C'est un point évoqué à plusieurs reprises par certains intervenants sur le podcast Les Adultes de Demain, comme dans l'épisode avec Noémie Fachan sur le fait de se libérer des injonctions parentales pour une éducation inclusive ou Isabelle Filliozat qui revient sur les différences entre autoritarisme et éducation bienveillante.

Des expressions courantes comme « il faut qu’il obéisse », « une bonne claque, ça remet les idées en place » ou « il ne va pas faire sa loi » reflètent cette histoire longue où l’autorité s’impose par la contrainte.
Même si les connaissances scientifiques sur le développement de l’enfant montrent aujourd’hui l’impact délétère de la violence sur la sécurité affective, la confiance en soi et les capacités cognitives, ces nouvelles approches coexistent avec des modèles éducatifs anciens, encore profondément ancrés.

Résultat : beaucoup de parents oscillent entre ce qu’ils ont reçu, ce qu’ils savent, et ce qu’ils voudraient faire, créant parfois un tiraillement difficile à assumer.

Le poids du stress, de l’épuisement et des blessures d’enfance chez les parents

Les violences éducatives ne surgissent pas dans le vide : elles émergent souvent au croisement de la fatigue, du manque de soutien et de la charge émotionnelle quotidienne.
Élever un enfant dans une société qui valorise la performance, la disponibilité constante et l’autonomie précoce implique souvent du stress, des tensions, un manque de relais et une pression sociale importante.

À cela s’ajoutent, pour de nombreux parents, des blessures d’enfance non résolues :
des humiliations vécues, des peurs, des violences subies ou observées — des traces émotionnelles qui peuvent se réactiver face aux comportements d’un enfant, surtout lorsque celui-ci crie, s’oppose, explose ou déborde.

Ainsi, la violence peut surgir moins par volonté d’atteindre l’enfant que par impossibilité de réguler une émotion débordante, faute d’outils, de ressources, de temps ou de soutien.

Comprendre ce terrain émotionnel ne justifie rien, mais permet d’intervenir avec empathie plutôt qu’avec condamnation, ce qui augmente les chances d’être entendu.

C'est d'ailleurs un point développé par Jérémy Charbonnel, qui estime, dans l'épisode où il évoque ce que signifie, à ses yeux, être un bon parent, que la parentalité commence par soi.

La dissonance cognitive du parent

Enfin, l’un des mécanismes psychologiques les plus importants à connaître lorsqu’on cherche à comprendre — et donc à intervenir — est celui de la dissonance cognitive.

Comme l’explique Stéphanie d’Esclaibes :

« un parent peut être convaincu qu’il ne faut pas frapper… mais être envahi par des impulsions violentes issues de son propre passé ».

Lorsqu’un parent agit à l’encontre de ses propres valeurs — par exemple en criant alors qu’il défend la parentalité bienveillante — la tension intérieure est immense.
Pour réduire cette tension, l’esprit cherche une cohérence, souvent en se racontant une justification :

  • « une petite fessée, ça n’a jamais tué personne » ;

  • « si je ne crie pas, il n’écoute pas » ;

  • « tous les enfants ont besoin de limites dures » ;

  • « ça m’a fait du bien, moi, j’en suis pas mort ».

Ces phrases ne témoignent pas d’un manque d’amour, mais d’un mécanisme de défense destiné à protéger le parent de sa propre culpabilité, en rendant ses actes plus supportables psychiquement.

Pour le témoin, connaître ce mécanisme change tout :
si l’on attaque l’adulte de front, la justification se renforce ;
si l’on reconnaît la difficulté, tout en proposant une autre perspective, la porte s’entrouvre.

Témoin de violences éducatives : ressource utile avec le livre Une enfance en Nord de Marion Cuerq

Retrouvez Marion Cuerq, autrice de Une Enfance en Nord, dans notre épisode sur l’Éducation en Suède.

Comment réagir concrètement quand on est témoin de violences éducatives ?

Intervenir quand on assiste à une scène de violence éducative ne signifie pas prendre parti contre le parent, mais se positionner en allié de l’enfant et du lien qui unit l’adulte à l’enfant. Là encore, il ne s’agit pas de dérouler une méthode toute faite, mais de cultiver une posture : présence calme, attention portée à l’enfant, soutien discret au parent, et choix de mots qui apaisent plutôt qu’ils ne condamnent.

Dans ce type de situation, chaque seconde compte. Plus la tension monte, plus il est difficile pour le parent de revenir en arrière sans perdre la face ou exploser davantage. C’est pourquoi intervenir tôt, de façon douce et empathique, augmente les chances d’ouvrir une brèche — parfois minuscule, mais suffisante — pour protéger l’enfant, apaiser le parent et changer l’issue de la scène.

Intervenir en amont pour éviter l’escalade

Certaines scènes de violence ne surgissent pas d’un seul coup : elles s’installent progressivement, à mesure que l’enfant exprime une émotion ou un besoin, et que le parent se sent dépassé.
Lorsque l’on perçoit cette montée de tension, intervenir avant que le conflit n’explose peut permettre d’éviter des débordements.

L’une des manières les plus efficaces d’y parvenir consiste à normaliser le comportement de l’enfant – rappeler qu’il est légitime, attendu, et qu’il ne dérange pas autant qu’on pourrait le croire.
Une phrase comme « un enfant a besoin de bouger, il ne nous dérange pas » peut désamorcer la pression sociale que ressent le parent, notamment dans les lieux publics.

Montrer à l’enfant que la violence n’est pas normale

Même lorsque l’on s’adresse d’abord à l’adulte, la présence du témoin a aussi un impact sur l’enfant.
Il ne s’agit pas de contredire le parent devant lui, mais de transmettre subtilement à l'enfant que ce qu’il vit n’est pas de sa faute, que son besoin est légitime, et qu’il n’a pas à avoir honte d’éprouver des émotions intenses.

Cela passe par de petites phrases adressées à l’enfant, à voix basse ou à hauteur de regard :

  • mettre des mots sur ses émotions : « tu avais très envie de rester jouer, c’est difficile d’arrêter quand on s’amuse » ;

  • rappeler son droit à la dignité : « tu fais de ton mieux », « tu as le droit d’être triste quand ça s’arrête ».

Ces paroles ne visent pas à « prendre parti », mais à renforcer l’estime de soi de l’enfant et à l’assurer que la violence n’est pas une réponse acceptable à son comportement — même si cela reste implicite.

Se positionner comme allié du parent, pas comme juge

Pour qu’une intervention soit entendue par le parent, le ton compte autant que les mots.
Stéphanie d’Esclaibes rappelle l’importance de « garder une attitude très calme… arriver en posture d’allié », ce qui permet d’ouvrir la porte à une transformation intérieure, au lieu de déclencher une réaction défensive.

Le parent a besoin :

  • qu’on reconnaisse sa difficulté, même brièvement : « je me doute que ce n’est pas simple » ;

  • qu’on valorise ses intentions, plutôt que de pointer ses erreurs : « on voit que vous voulez le mieux pour lui » ;

  • qu’on allège la situation, parfois par une touche d’humour, lorsque cela est approprié.

L’objectif n’est pas de sauver l’enfant « des mains du parent », mais de sortir le parent de son tunnel émotionnel.
Un parent qui se sent humilié ou jugé se raidit et renforce sa justification intérieure, alors qu’un parent qui se sent reconnu peut respirer, se relâcher, et changer de direction.

Phrases clés utilisables face à une situation de VEO

Certaines formulations courtes et simples peuvent ouvrir un espace d’apaisement, soutenir le parent et rappeler à l’enfant sa valeur. En voici quelques-unes extraites notamment de l'épisode.

À adresser au parent :

  • « On voit bien que vous voulez bien faire, je comprends, c’est difficile. »

  • « Est-ce que vous voulez que je vous aide un instant ? »

  • « Vous savez, ça arrive à tous les enfants. Nous avons nous-mêmes été enfants. »

À adresser à l’enfant :

  • « Tu fais de ton mieux, et ça compte beaucoup. »

Ces phrases ne sont pas des solutions miracles, mais des invitations.
Elles donnent au parent une possibilité de revenir à lui-même, sans être humilié, tout en envoyant un signal clair à l’enfant : il mérite du respect, même en colère, même en larmes, même débordé.

Victime ou témoin de violences éducatives : un tchat confidentiel est disponible sur le 119, Allô Enfance en Danger

Pourquoi ces micro-actions comptent vraiment

Face à une scène de violences éducatives, on peut parfois sentir que notre prise de parole ne changera rien, ou presque. Une phrase glissée avec délicatesse, un regard à hauteur d’enfant, une intervention timide pour apaiser une tension… si peu de choses, face à tant d’enjeux.
Et pourtant, ces gestes minuscules ont la capacité de transformer durablement la manière dont notre société considère l’enfance.

S’inspirer de la théorie du colibri

Dans l’épisode, Stéphanie d’Esclaibes invite à une vision profondément collective de la protection de l’enfance :

« devenons tous des colibris d’une culture de l’enfance ».

Chaque intervention, même brève, même imparfaite, participe à un mouvement d’ensemble. Une phrase dite à un parent, une émotion reconnue chez un enfant, une scénette désamorcée dans l’espace public — autant de gouttes d’eau capables, mises bout à bout, de modifier notre rapport culturel à l’éducation.

Ce n’est pas le geste isolé qui change le monde, mais la répétition de ces gestes, par des personnes différentes, dans des lieux différents.
Intervenir, même une seule fois, c’est entrer dans ce mouvement, et permettre à d’autres d’oser à leur tour.

Des effets systémiques sur la société

Lorsque l’on réagit face à une violence éducative, on ne parle pas uniquement à un parent et à un enfant :
on envoie un signal à tous les adultes présents, au reste de la société.
On rappelle que la violence n’est pas un outil éducatif, qu’elle n’est ni normale, ni souhaitable, ni tolérable.

Chaque intervention contribue à :

  • rendre visibles les droits de l’enfant ;

  • diminuer la honte des parents en difficulté en leur offrant une respiration plutôt qu’un jugement ;

  • réduire la banalisation des violences ;

  • modifier les imaginaires collectifs autour de l’autorité et de l’éducation.

Ce sont des graines culturelles, parfois invisibles au moment où elles sont plantées, mais qui peuvent germer dans la durée, au détour d’un souvenir, d’une situation similaire, d’un moment de doute où le parent se souvient qu’une autre voie était possible.

Semer des graines, même infimes

Une intervention peut sembler dérisoire sur le moment, mais on ne mesure jamais vraiment ce qu’elle déclenche.
Pour un enfant, entendre qu’il n’est pas en faute, même à voix basse, peut rester une balise intérieure pendant des années.
Pour un parent, recevoir de l’empathie plutôt que de la critique peut suffire à ouvrir la possibilité d’un changement.

Ces graines ne garantissent pas une transformation immédiate, mais elles ouvrent la voie à un possible — et c’est déjà immense.

Réaffirmer que les enfants sont des sujets de droits

Intervenir, même doucement, c’est dire que l’enfant n’est pas un objet d’éducation ou de possession, mais une personne à part entière, digne de respect, y compris lorsqu’il exprime des émotions intenses, y compris lorsqu’il agit comme… un enfant.

Réaffirmer la non-violence n’est donc pas simplement un choix éducatif :
c’est un acte citoyen qui rappelle que l’enfant est un sujet, pas une extension de l’adulte, et qu’il a droit, lui aussi, à l’intégrité physique, à la dignité et à la considération.

 

Être témoin de violences éducatives n’est jamais simple, mais nos micro-actions comptent.
Intervenir avec tact, c’est protéger l’enfant tout en soutenant le parent, car, comme le rappelle Stéphanie d’Esclaibes :

« l’objectif n’est pas d’humilier le parent, mais de montrer à l’enfant qu’il n’est pas seul ».

Chaque geste, même infime, contribue à faire évoluer notre culture éducative, à sortir la violence de l’ordinaire et à rappeler que les enfants sont des sujets de droits, partout, y compris dans l’espace public.
Et si le changement politique concernant l'enfance tarde (voir Politiser l'enfance avec Emmanuelle Duez), nos prises de parole, nos regards bienveillants et notre solidarité parentale peuvent déjà, à notre échelle, ouvrir des voies nouvelles — un colibri à la fois.
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