Transmission, famille nombreuse et parentalité bienveillante avec Marie Perarnau

La parentalité bienveillante n’est pas un slogan pour Marie Perarnau, mais un fil conducteur. De l’enseignement à l’écriture, en passant par La maison des maternelles, son parcours raconte comment transmettre, rassurer et accompagner les parents sans injonction : avec confiance, nuance et humour, même dans le manque de sommeil.

Avant d’être une voix familière des parents — chroniqueuse dans La maison des maternelles, autrice et désormais hôte du podcast VIP chez Marie — elle a été professeure des écoles, une élève ayant sauté une classe, une enfant très bavarde… mais souvent mal orientée et sous pression. Ce vécu, ses difficultés scolaires et son regard sur l’école nourrissent aujourd’hui une vision très nuancée de l’éducation : prendre l’enfant tel qu’il est, refuser la stigmatisation, valoriser la singularité et ne jamais confondre réussite et conformité.

Dans cette interview, Marie revient avec sincérité sur le saut de classe, la pression scolaire, le couple face à la fatigue, l’éducation sans comparaison, la famille nombreuse, les valeurs qui comptent vraiment, et surtout ce qui fait, pour elle, un bon parent : être présent, pour de vrai.

Avant d’être enseignante, Marie Perarnau a connu une scolarité contrastée : élève de fin d’année, elle saute une classe, se retrouve souvent la plus jeune et la plus petite, et passe une partie de sa scolarité dans une classe unique de village, avec son frère et sa sœur comme camarades quotidiens.
Si elle aime profondément l’école, elle en garde le souvenir d’une orientation floue, d’attentes scolaires familiales fortes, et de collège vécu comme une difficulté, malgré un vrai plaisir pour les matières littéraires.

C’est à partir de ce vécu — et aussi de son regard d’ancienne professeure des écoles — que Stéphanie lui pose la question suivante, devenue incontournable pour de nombreux parents :

Toi qui incarnes une parentalité bienveillante et nuancée et qui a été prof des écoles, est-ce que tu conseilles, toi, de sauter des classes ?

 « Ça dépend vraiment de l'enfant. Aujourd'hui, moi, je ne peux pas te dire ce que je serais devenue si je n'avais pas sauté de classe.

Sur mes quatre enfants, deux ont sauté des classes et ça a été compliqué. Et en même temps, c'était très compliqué avant qu'ilsne  sautent une classe aussi. Je pense que c'est vraiment des cas individuels. Au moment où on a pris la décision pour nos enfants, on pensait que c'était la bonne décision. Je pense que mes parents ont fait la même chose.

Moi, je ne regrette pas dans le sens où ça m'a aussi laissé des années de... Comme j'avais presque deux ans d'avance, ça m'a laissé la possibilité d'aller sur des terrains et de me planter. Et puis, j'ai apprécié la compagnie des gens plus âgés. J'ai toujours été avec des gens qui avaient un an, voire deux de plus que moi. Donc, je ne me suis jamais dit que ce n'était pas une bonne chose.

En revanche, les bulletins scolaires "immature, immature, immature", ça, j'en ai bouffé. Et en plus, j'étais déléguée. Donc, j'étais au conseil de classe et j'attendais qu'on me dise : "peut mieux faire, a du potentiel, mais vraiment très immature".

Et je me suis battue, en revanche, pour que mes enfants ne vivent pas la même chose... J'étais parent déléguée pendant quelques années aussi, afin qu'on ne dise pas, "c'est de l’immaturité", en fait. C'est juste, ils ont l'âge qu'ils ont et il faut arrêter de stigmatiser les gamins. Qu'ils soient dys, qu'ils soient... Voilà, c'est insupportable. Prenons l'enfant dans ce qu'il est et essayons de l'emmener là où il peut, quoi. »

Est-ce que tu as toujours aimé les enfants et l’enseignement ?

« Oui, j'aime les enfants d'autant plus que j'en ai maintenant. Oui, j'ai toujours voulu avoir des enfants.

Enseignante, par contre, je n'aimais pas du tout avoir des petits. Quand j'ai commencé à travailler, mon premier stage, c'était en maternelle, j'étais angoissée. J'étais angoissée au possible parce que pour moi, c'était un autre métier. C'était très compliqué. Et j'ai trouvé ça extrêmement difficile.

Moi, quand j'enseigne, la majorité de ma posture, c'est du théâtre. Mais c'est beaucoup de la blague, c'est beaucoup d'humour... Et avec les petits, pour moi, c'était très, très compliqué. Avant d'avoir moi-même des enfants, j'avais vraiment du mal à trouver ce qui fonctionnait avec eux. La patience.

Moi, je suis quelqu'un d'assez speed de base et je trouvais que c'était très, très dur avec les petits. Mais avec les plus jeunes, ça a été mieux quand j'ai eu mes enfants. J'ai compris qu'on ne pouvait pas trop les speeder. 

J'ai adoré ce relationnel avec les enfants. Et je fais partie des gens dont des profs ont changé leur vie. Donc, je pense qu'on porte ça en nous en se disant... Je ne dis pas que j'ai changé la vie des enfants, ce n'est pas ça. Mais je me dis, c'est important d'être là.

C'est important, surtout en primaire, on les voit presque plus que leurs parents ne les voients. C'est important d'être une figure intéressée, intéressante, empathique, bienveillante. Et oui, je me suis vraiment régalée. »

Parentalité bienveillante : intervention de Marie Perarnau sur France Inter - Comment être un bon parent

Qu’est-ce que les enfants t’ont appris en tant qu’enseignante ?

« Moi, ils m'ont appris, je disais, la patience, mais vraiment. Et ils m'ont appris aussi l'individualité, le fait que les enfants ont un potentiel extraordinaire et qu'il ne faut surtout pas niveler par le bas.

Au contraire, il faut vraiment être en train de leur proposer mille choses. Rien n'est impossible. Ce qui va être compliqué, c'est le système, ce sont les collègues qui n'ont pas envie et je les comprends. C'est d'ailleurs ce qui m'a vraiment poussée à faire un pas de côté : cela demandait trop d'énergie à un moment où moi, je n'en avais plus beaucoup, avec un retour zéro en plus.

Enfin, à part le retour des gamins et des parents qui était extraordinaire. Mais c'est difficile quand son propre employeur n'est pas convaincu que vous faites du bon travail, ne vous valorise pas. Je trouve que c'est vraiment des métiers où il faut avoir la foi et c'est vraiment difficile. »

Pour prolonger ces sujets, retrouvez l'épisode avec Sophie Marinopoulos sur ce que les enfants nous enseignent et celui avec William Lafleur sur les conditions de travail des enseignants.

Pourquoi as-tu quitté la profession et que penses-tu de la place des enseignants aujourd’hui ?

« J'ai quitté la profession par honnêteté, en fait. Moi, j'étais en disponibilité parce que j'étais aux maternelles. Et en fait, le souci, c'est qu'on déménage assez souvent parce que j'ai un conjoint qui est assez mobile. Et pour moi, c'est compliqué de retrouver un poste. Je n'ai pas tant de points que ça. 

En fait, de retrouver un poste qui soit facile, entre guillemets, logistiquement pour moi. Comme j'habite en montagne, si je reprenais un poste aujourd'hui, déjà, il faudrait que je réussisse à rentrer dans mon académie, ce qui n'est pas le cas actuel, ce qui est compliqué. Et ensuite, il aurait fallu que je trouve un poste pas trop loin de mon domicile.

Et donc, je me suis dit, laisse tomber. Si j'ai envie de refaire ce métier, je repasserai le concours comme tout le monde. Là, je suis en train de bloquer quelque chose alors que là, clairement, je n'aurais pas l'énergie pour refaire ce métier.

Ce que l'on dit sur le métier d'enseignant me touche encore énormément. Je compare souvent avec mon mari qui est canadien et on va assez souvent voir la famille là-bas. Quand je vois la différence, mais ce n'est même pas tant au niveau du salaire, c'est au niveau du respect de la profession, de l'ingérence ici parentale. Ou de n'importe qui sur ce qui va être fait en classe.

Moi, je trouve que le métier le plus important, c'est quand même le métier d'enseignant. C'est eux qui éduquent nos enfants, enfin pas qu'eux. Mais je veux dire, c'est toute la richesse qu'une société a, c'est la jeunesse. Je ne comprends pas comment on peut dévaloriser autant ce métier.

Et même moi, dans mon cercle d'amis, alors pas proche, mais le « Ah oui, c'est bien, tu as trois mois de vacances. » Je me dis, ça fait 25 ans qu'on entend ça. Oui, mais fais-le en fait. Si c'est si génial, fais-le donc. Et regarde la responsabilité que c'est. Chaque jour, tu peux impacter la vie de gamin et la rendre plus chouette ou pas. »

Comment as-tu vécu ton entrée dans la maternité ?

« Avec fracas. J'étais jeune. Je me dis qu'aujourd'hui, c'était à la fois une chance parce que j'étais en forme. Je ne suis pas sûre de pouvoir... 

Et moi, ça m'a vraiment construit. Ça m'a révélé, en fait. Il y a des choses où on se dit que c'est ce pour quoi j'étais faite. Et moi, avoir mes enfants en tout cas, ça m'a fait ça. Je me suis dit que ça m'a permis d'être moi-même, de trouver un sens et d'être vraiment quelqu'un.

Cela m'a permis d'exister en tant que mère et, à côté de ça, de développer des choses. En fait, la parentalité fait que tu n'as plus du tout de temps pour toi, quand même. Et je pense que tu vas à l'essentiel.

Et ça a fait apparaître vraiment dans ma vie ce que je voulais faire. De plus me perdre dans les méandres du "qu'est-ce que je vais faire plus tard ?"

 L'écriture, très clairement, c'est quelque chose que j'avais complètement mis de côté les années. Pas complètement, parce que j'avais quand même ouvert un blog, etc. Mais l'écriture papier, le fait d'avoir envie de raconter des histoires, c'est quelque chose que j'avais complètement mis de côté.

Et en fait, quand mes enfants sont nés, c'est quelque chose que j'ai eu envie de reprendre quand j'ai eu du temps. Le sport, c'est pareil. Il y a vraiment des piliers de choses qui sont encore présents dans ma vie aujourd'hui, alors que j'ai écrémé énormément de choses. »

Cette famille nombreuse, les difficultés de sommeil de certains de tes enfants, ça n'a pas trop fragilisé votre couple ?

« Non, non, ça aurait pu, je pense. Vraiment, je dis toujours aux gens, si on avait eu une dernière fille qui a eu, en plus, qui était malade et qui a très, très peu dormi en premier, je ne sais pas si on serait là aujourd'hui parce que vraiment, ça déglingue.

On compte les points, lui, il est au boulot et moi, je suis à la maison, c'est l'enfer. Lui, il rentre, il est crevé. Bah, pardon. On est dans un fonctionnement, mais vraiment, et pourtant, je suis vraiment avec quelqu'un qui prend largement sa part.

Mais il y a quand même ce truc de, je ne sais pas, de comptage de points au début dans la parentalité de qui est le plus fatigué, qui fait quoi et si on ne fait pas une équipe, c'est très compliqué.

Dans son livre Faites-vous confiance, les 100 conseils d'une mère de famille nombreuse (Marabout, 2023), Marie Perarnau déconseille de prendre des décisions importantes quand on est fatigué, épuisé.

Il y a quand même un truc un peu anxiogène qui va avec la fatigue.

Je pense que c'est même physique et chimique et je pense que c'est vrai que ça impacte vraiment le couple parce qu'on se dit, en fait, on a juste envie d'être tout seul quand c'est comme ça. Quand on est vraiment à bout, on a envie d'être tout seul et tout ça ne fonctionne que si on est une équipe. »

Pourquoi avais-tu besoin d’écrire sur la parentalité sur ton blog Les mamans testent ?

« Je pense que pour moi, j'ai quand même eu des enfants qui n'ont pas hyper bien dormi. Je ne m’apesantirais pas là-dessus, mais c'était vraiment difficile. Physiquement et mentalement, ça a été vraiment des périodes difficiles : quand j'y repense, je me dis que c'était vraiment un tunnel, il n'y a pas d'autres mots.

Et le fait de les mettre en mots, ça a été pour moi un moyen, encore une fois, de prendre de la hauteur, de me rendre compte que ce n'était pas hyper grave. Pas tout, mais de relativiser tout simplement.

J'ai vraiment eu un besoin, c'était vraiment physique d'écrire, de dire, de trouver des blagues dessus. Et je pense que même après, au quotidien, quand j'étais en transpi, en train d'attacher les gamins, qu'il y avait un qui hurlait, l'autre qui balançait son doudou, l'autre qui avait envie de vomir, je me disais, ça va être rigolo à raconter.

Alors que sur le moment, franchement, ça ne me faisait pas du tout rire. Et en même temps, il n'y avait rien de grave. Mais cette difficulté qu'on a, je pense, à se sortir de la situation présente quand on est parent, c'est un vrai truc. »

Une réponse qui fait écho à l'interview de Gwenaëlle Boulet, sur la conjugaison de l'humour et de la parentalité.

Parentalité bienveillante : chien de Marie Perarnau en 2025

Le chien de Marie Perarnau, prétexte à des moments partagés avec sa fille, le matin, tôt, lors de sa première sortie de la journée. Photo capturée sur l’instagram de Marie Perarnau.

Comment préserver la singularité de chacun dans une famille nombreuse ?

« Alors, nous, on était trois et c'était toujours souvent deux contre un. Et donc, je me suis dit, il faut soit deux, soit quatre. Moi, je trouve ça super. Je trouve que c'est une richesse d'avoir des frères et sœurs. Moi, mes frères et sœurs, c'est tout ce qui me reste aujourd'hui et vraiment, je ne pourrais pas faire sans eux. Ce sont les seuls à aussi bien me connaître.

Au début, j'étais horrible. Je disais à mes enfants, quand papa et moi, on ne sera plus là, il n'y aura que vos frères et sœurs. Alors, arrêtez de vous engueuler. Mais en fait, cette fratrie, c'est un petit monde.

Alors, il y a ces inconvénients. C'est-à-dire que mes enfants, ils fonctionnent vraiment en vase clos. Ce n'est pas des enfants qui vont beaucoup sortir, beaucoup aller voir leurs copains et copines. Quand on est en vacances, ils sont très bien tous les quatre. Ils sont très soudés. Ça a été tellement une chance pour moi d'avoir mes frères et sœurs que j'avais envie de leur offrir ça. Et je suis contente qu'ils s'entendent bien. Et en même temps, on ne va pas laisser trop le choix. On était un petit peu un jonctif là-dessus.

On a beaucoup fonctionné en équipe avec mon mari. Quand on avait les deux premiers, il y en avait un qui faisait des choses avec l'un. Il ne faut pas hésiter à se splitter. Vraiment, moi, c'était un des conseils qu'on m'avait donné. Pourquoi on fait ça tous les deux avec deux enfants qui n'ont pas du tout envie de faire la même chose ? En fait, tout le monde s'engueule. On passe un mauvais moment. Alors que si le grand allait à la piscine avec son père et moi, aller voir les poneys avec le petit, ce serait très bien. Donc, je pense qu'il faut accepter de ne pas faire les choses ensemble.

Ça permet en plus à l'enfant de passer un moment privilégié avec son parent.

Et aujourd'hui, bien qu'il soit quatre, on arrive vraiment à trouver des moments. Alors, je le dis toujours, nous, on a un chien. Et en fait, le chien est vraiment l'occasion de faire des balades avec les enfants. Donc, le matin, moi, je lève à six heures et quart. Ma fille se lève tous les matins avec moi pour aller promener le chien. Pas tant qu'elle adore se lever à six heures et quart. Mais c'est vraiment notre moment. Comme je travaille à Paris, pendant les vacances scolaires, j'en emmène un à chaque fois sur les deux jours pour qu'on ait ce petit moment.

Après, ce n'est pas tous les jours facile. Je vois à table, la petite, des fois, elle essaye de parler. Et puis, en fait, tout le monde parle. Tout le monde l'interrompt. Mais ses frères et sœurs me le disent aussi. Ils sont hyper alertes là-dessus.

Et j'ai essayé d'appliquer ce qu'on lisait à l'époque :

  • appliquer le « pas de comparaison » et l'approche Faber-Mazlizh, majoritairement ;

  • essayer de verbaliser au maximum, même si j'avais l'impression, des fois, de réciter un peu. Mais en fait, c'est important.

Et même eux, entre eux, ils ont compris, on ne compare pas les enfants. »

Quelles valeurs sont essentielles pour toi dans l’éducation ?

« La gentillesse. Vraiment, j'ai toujours dit pourvu qu'ils soient gentils. Et donc, j'essaye au maximum de leur transmettre ça.

La gentillesse, l'empathie. J'ai des enfants qui sont assez empathiques.

Mais parce que, là encore, on a beaucoup verbalisé et je pense qu'on parle... Bon, alors, on ne dit pas tout, parce que d’abord, y’a des choses qui ne les concernent pas et puis voilà. Mais on a essayé beaucoup de verbaliser ce qu'on ressentait même par rapport aux relations familiales des fois, aux choses qui nous faisaient mal au cœur.

On a vécu des moments pas très marrants tous ensemble. On a toujours été à l'écoute (cf. l'épisode avec Roseline Roy, grande spécialiste francophone de l'approche Faber et Mazlish, sur l'accueil des émotions de l'enfant et donc l'écoute)

Moi, j'ai toujours fonctionné sur le principe que mes enfants n'étaient pas des sous-moi. On a toujours été en horizontal en disant, moi, en fait, si je te dis ça, c'est parce que j'ai plus d'expérience de vie quand même. Je me suis ramassée un peu plus que toi, donc je te parle d'expérience. En revanche, voilà, je te donne les tenants et les aboutissants. Fais ton choix.

Je pense qu'on irait un petit peu tous mieux s'il y avait un peu plus de gentillesse. »

Quels aspects de ton éducation as-tu volontairement transformés ?

« La pression scolaire. J'en rigole avec mes enfants aujourd'hui, mais mon père m'avait dit si tu as un point au-dessus de 10 en maths, tu auras un franc, deux points, deux francs, etc. parce que c'était la cata. Et en fait, j'ai fait des mercredis après-midis de colle parce que j'avais en dessous de la moyenne en maths. Ça a été un trauma pour moi, vraiment.

Mes parents, enfin, surtout mon père, avaient énormément d'attentes concernant mes études et moi, je ne savais pas ce que je voulais faire. C'était encore une génération où la réussite scolaire passait par "tu feras Sciences Po, tu feras du droit, tu feras..."

Et moi, je n'étais pas une excellente élève. J'étais moyenne et je sens que c'était un problème.

Et là, vraiment, moi, la pression scolaire, c'est même un souci parce que je ne suis pas désengagée, mais je n'ai vraiment pas envie que ça soit un problème pour eux. Et ça l'est pourtant.

On discutait de ça avec mon fils la dernière fois parce que j'ai fait une émission sur France Inter où on parlait du bonheur des adolescents. Et je lui dis mais c'est quoi pour toi ? Est-ce que tu trouves que tu es heureux ? Et il me dit oui, ça va, sauf quand vraiment à l'école, ça ne va pas. Et je me dis c'est quand même marrant parce que nous, on n'est absolument pas là-dedans,mais ils se la mettent eux-mêmes la pression. Et je me dis, on n’a pas besoin de leur ajouter ça.

Je suis vigilante, je les accompagne, j'essaie de voir vraiment tous les possibles. Mon mari est dans l'éducation nationale aussi, donc lui, c'est passion parcours sup. Donc, il les aide énormément, on les accompagne, on les guide, mais surtout, on n'est pas dans un quelque chose d'hyper-cohersitif, injonctif.

On étudie toutes les filières. Pour moi, il n'y a vraiment pas de mauvaise filière. Je trouve que c'est tellement important d'être en réussite dans ce qu'on fait. Moi, j'ai fait première S à l'époque, j'avais 5 en maths. J'ai passé 2 ans à avoir 5 en maths en S et tout le temps, Marie, viens au tableau, viens nous montrer ce qu'il ne faut surtout pas faire. C'était horrible pour la confiance en soi.

Du coup, j'ai modifié ça qui va de pair avec la confiance en soi et j'essaie énormément de valoriser mes enfants. Encore une fois, pas que sur la réussite scolaire.

C'est-à-dire que les petites phrases, "c'est super",  j'en ai vraiment usé et abusé quand ils étaient petits, sans être dans le amazing non plus, mais vraiment, mettre en valeur même des événements de vie en disant "c'est super, t'as vu, on a pu aller faire ça et ça s'est hyper bien passé, j'étais contente" et toujours dire quand on a passé un bon moment.

Ça, c'est mon mari qui faisait ça. Au début, je me disais ça manquait peut-être un peu de naturel... Mais en fait, il a raison et aujourd'hui, les gamins, ils se rendent compte, ils se disent c'était super. En fait, ça fait vachement plaisir.

On a fait une rando, on est partis au Canada cet été, c'était extraordinaire. Je choisis des randos avec un peu de dénivelé. Et ils ont râlé toute la balade en disant ouais, c'est plus jamais maman qui choisit les randos. Et arrivé en bas, après l'heure, ils m'ont dit en fait, on a quand même passé un super moment.

Et je me dis c'est vachement bien qu'ils soient capables de verbaliser le bon comme le moins bon et ça, c'est pas quelque chose que nous, on faisait, en tout cas, enfants. On n'avait pas cet échange-là avec nos parents. On suivait et puis on était contents, pas contents, c'était la même. »

Selon toi, qu’est-ce que c’est être un bon parent ?

« Oh là là ! Être présent. Être présent. Je sais que mes enfants peuvent me parler de tout et n'importe quoi et ils le savent.

Alors, je dis pas qu'ils vont le faire mais je pense que moi, c'est vraiment quelque chose que je voulais créer... avoir un lien de confiance qui soit pérenne et que, peu importe ce qui arrive, peu importe ce qu'ils me disent ou ce qu'ils font, il n'y a rien qui va venir altérer ça.

Et pour moi, être un bon parent, c'est ça. C'est avoir réussi à créer ça et ça tient à plein de trucs différents et je me suis gaufrée sur un milliard de trucs aussi mais je pense que ça a été un travail de longue haleine.

Mais aujourd'hui, je peux dire qu'en tout cas, avec le grand qui a 18 ans, on peut parler de tout et n'importe quoi comme deux adultes presque. »

N'hésitez pas à écouter l'interview de Jérémy Charbonnel sur qu'est-ce qu'être un bon parent.


VIP chez Marie : quand les personnalités parlent enfin de parentalité

Dans son podcast VIP chez Marie, Marie Perarnau invite des personnalités — artistes, journalistes, sportifs, créateurs — à parler de ce qu’on leur demande rarement : leur parentalité.
L’idée ? Casser le mythe, montrer que derrière l’image publique, les nuits écourtées, les galères d’organisation et les doutes sont exactement les mêmes que chez tous les parents.
« Ils parlent comme toi et moi : de couches, de manque de sommeil, de ce qu’ils transmettent et de ce qu’ils ont reçu. »
Un espace où chacun se raconte sans posture, avec la même volonté que chez Marie : déculpabiliser, transmettre, rassurer.


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